Comment pourriez-vous présenter Jean-Paul Boher à ceux qui ne le connaîtraient pas encore ?
C’est un anti-héros pour moi. C’est un mec qui essaie de faire de son mieux, même s'il a ses fractures et s’il est parfois un peu pataud. Puis, il a des fulgurances où il devient un héros, un commandant. Il a un instinct de flic. Il a de l’autodérision, mais il ne le sait même pas. J’aime que mon personnage soit parfois ridicule parce que tout le monde l’est par moment. Je suis là pour faire rire les gens, c’est ce que j’aime. Je suis un amuseur. Et les premiers que je fais rire, ce sont les techniciens.
Racontez-nous...
On a besoin de légèreté et Plus belle, c’était ça aussi. Dès que je peux tirer la scène sur une bêtise, de la comédie, je le fais toujours. Je crois que mon personnage s’est aussi créé comme ça, parce que les monteurs à l’époque aimaient ce que je faisais et laissaient mes blagues dans l'épisode. Jean-Paul, c’était le Français un peu réac avec un cœur énorme et ça a permis de le rendre sympathique. Le verre de lait qu’il boit régulièrement, c’était aussi mon idée. On ne peut pas être un sale con quand on boit un verre de lait ! (rires)
Quelle a été votre réaction en apprenant que la série allait reprendre ?
Ma priorité a toujours été Plus belle. Quand Vincent Meslet, le producteur, m’a appelé pour me demander si j’étais prêt à repartir, je n’ai pas réfléchi. Pourtant, je tournais pas mal. C'est vrai qu’après Plus belle, j’ai eu beaucoup de chance et j’ai enchaîné alors que je ne m’y attendais pas.
Je savais que si on revenait, ce serait sur une chaîne du groupe TF1 ou sur une plateforme. Ça ne pouvait pas être sur France Télévisions parce que ça s’était terminé. Je pensais qu’on serait sur TMC ou une autre chaîne de la TNT. C’est vrai que quand ils m’ont dit que c’était TF1, je me suis dit : "Ah ouais, quand même !".
Laurent Kérusoré nous disait que les échanges avec le public ne s’étaient "jamais arrêtés"…
Quand Plus belle la vie a pris fin, vous ne pouvez pas imaginer le nombre de personnes dans la rue qui me demandaient pourquoi dans la rue. Certains m’ont dit qu’ils partageaient la série avec leurs grands-parents. Souvent, on nous dit : "À 20h20, on se retrouvait en famille devant la télévision". Pour certains, ce sont des souvenirs avec des proches qui ne sont plus là. C’est assez émouvant.
Et après l’annonce du retour de Plus belle la vie, c’était comment dans la rue ?
C’était dingue ! Certains se sont posé la question de savoir si c’était vrai, si ça allait vraiment continuer. "Sur TF1 ? Mais non !" Là, ils étaient très étonnés. Il y a une grosse attente.
Si on vous dit que le meilleur est à venir, vous répondez…
C’est certain ! Je vois toujours le verre à moitié plein. Ça se passe très bien, il faut parler des nouveaux comédiens aussi ! Ils se sont adaptés facilement. On met à l’aise tout de suite ceux qui nous rejoignent. Même les techniciens qui travaillent sur d’autres projets nous disent que Plus belle, c’est autre chose. C’est un état d’esprit différent.
C'est-à-dire ?
C’est l’humour, c'est le recul qu’on a par rapport à ce qu’on fait. La vraie star, c'est la série. Pas ses acteurs. Hubert Besson, le producteur, a eu cette idée magique de faire que la star soit le programme, et non des individualités de personnes. Bien sûr, certains prennent le melon. Ça m’est peut-être arrivé aussi à un moment donné, mais tu redescends vite.